It is not the strongest of the species that survive, nor the most intelligent, but the one most responsive to change.
Charles Darwin.
Le destin de SUEZ
Belle citation, que l’on est très tenté de plagier : Ce n’est pas la plus grosse entreprise qui survit, ni la plus intelligence ou la plus riche, mais celle qui sait le mieux s’adapter aux changements.?
Cette citation semble bien illustrer le destin de SUEZ.
Le Figaro dans une double page sur le rapprochement de GDF et de SUEZ consacre un article à l’histoire mouvementée de la société. Fondée il y a plus de 150 ans par de Lesseps « Du canal de Suez à l’énergie, les avatars de la maison de Ferdinand de Lesseps » *
« RAREMENT peut-on lire en introduction : Un groupe aura aussi radicalement que Suez fait évoluer ses métiers, au gré des opportunités mais tout aussi souvent pour conjurer le sort. Maintes fois menacé de disparition, le groupe a toujours rebondi, différent à chacune de ses réincarnations. »
Quelques étapes :
– C’est en 1856 que Ferdinand de Lesseps fonde la Compagnie universelle du canal de Suez pour creuser et exploiter le canal qui relie la Mer rouge à la Méditerranée.
– En 1956, 100 ans plus tard, Nasser le nationalise. La société se lance alors dans la finance (avec notamment la prestigieuse banque Indosuez).
– En 1982, la société est nationalisée.
– Dès 1987, Suez fait partie de la première vague de privatisation, et jouera un rôle important dans les grands jeux capitalistes français du moment.
– A partir de 1997, Gérard Mestrallet se désengage progressivement de la finance, et choisit de se marier à la Lyonnaise des eaux.
L’auteur conclu ainsi « L’année 2005 marque le retour à l’offensive avec le rachat complet d’Electrabel. Mais les prédateurs rôdent toujours : l’italien Enel pour l’énergie, le français Veolia pour l’environnement, entre autres. Pour échapper à une absorption ou à un démantèlement, Suez mue une fois de plus. La Compagnie du canal de Suez, longtemps empire financier, lie aujourd’hui son destin à un groupe gazier public. Quitte à se défaire, très largement cette fois, des métiers hérités de l’ancienne Lyonnaise des eaux. »
Un monde d’idéaliste
Belle aventure, pour cette société plus que centenaire. C’est un des nombreux héritages des fidèles de Saint-Simon, dont était Ferdinand de Lesseps. Ces derniers se sont fait « les prophètes d’un nouveau monde où le progrès serait indissociablement spirituel et matériel. Ardents défenseurs de l’émancipation des femmes et du peuple, rêvant de couvrir la terre de chemins de fer, les saint-simoniens contribuent à donner forme à des projets, à des espoirs et à des mythes qui vont durablement marquer les sociétés industrielles. »**
Il me semble que cet idéal est plus que d’actualité. On ne peut que souhaiter longue vie à ce nouveau géant de l’énergie. On peut lui souhaiter aussi -pourquoi pas- de garder le beau nom de SUEZ, héritage d’une riche histoire.
Jérôme Bondu
A lire aussi :
- Renseignement et espionnage pendant l’antiquité et le Moyen Âge.
- Renseignement et espionnage de la renaissance à la révolution
Source image : File:Charles Darwin
Sources :
* http://www.lefigaro.fr/actubourse/20070904.FIG000000113_du_canal_de_suez_a_l_energie_les_avatars_de_la_maison_de_ferdinand_de_lesseps.html
Article de Bertille BAYART, publié le 04 septembre 2007 dans le Figaro.
** Citation issue du livre d’Antoine Picon , Les saint-simoniens : raison, imaginaire et utopie