Je vous recommande la drôle d’humeur de Marina Rollman. J’aime vraiment beaucoup son humour. Comme beaucoup d’humoristes, elle met des mots très justes sur nos maux numériques. Tous les passages entre guillemets sont de Marina.
Maux numériques
Nos maux numériques
Par exemple, dans sa chronique « Se divertir plus vite en s’empiffrant de contenus » elle vise vraiment juste. Elle se moque du fait que Netflix propose de visionner son catalogue en accéléré, et donc « de se divertir plus vite ». Les « arts audiovisuels » ne sont plus des créations, mais du contenu (comme du pâté) et sont livrés en flux. Nous sommes revenus à un « stade infantile » dans une sorte de « liquide amniotique du divertissement ». On se maintient en « vol stationnaire » informationnel, avec les « aiguilleurs du ciel que sont les producteurs de contenu ». Sans se poser plus aucune question. Les producteurs de contenu produisent « le carburant de notre déni ». Ils nous proposent des « moments d’oubli sur commande ».
Fosse septique numérique
Dans sa chronique « Le succès de l’emoji caca… » elle s’insurge sur le fait que l’émoji caca soit un des plus utilisés au monde. Partant du principe que l’utilisation d’internet participe au réchauffement climatique, l’envoi et le stockage de l’émoji caca, participe à la fonte des glaces. « Internet est une gigantesque fosse septique ».
Dans « Être Instagrammeur » elle se moque des gens pour qui « la mise en scène du bonheur se confond avec le bonheur ».
Et toutes ses chroniques sur France Inter sont aussi bonnes.
Sérendipité numérique
Je vous recommande aussi le podcast « Best story ever » de la même artiste. Marina Rollman met en scène ses recherches sur Wikipédia, ses rebonds de liens en liens. Elle fait ce que les professionnels de la recherche d’information connaissent bien sous le nom de sérendipité. Elle déniche les histoires vraies les plus folles et nous les raconte avec beaucoup d’humour. Je trouve ce podcast hilarant. Mais pas que … Car c’est aussi le miroir de notre époque numérique. Il y a 15 épisodes à écouter sur Deezer.
Elle est brillante, pertinente et drôle, évidemment.
Autres mots numériques
Dans le même style, j’aime aussi beaucoup Tanguy Pastureau. Je suis assez en phase avec ses prises de position sur le numérique.
Enfin, pour finir ce billet qui met en valeur des humoristes, on pourra visionner l’interview de Jérémie Ferrari sur ThinkerView, et dans un autre style Felix Eboué. Et tant que j’y suis, je vous mets aussi les deux Dupontel qui valent aussi le coup (voir une critique de son film) :
Jérôme Bondu
