J’ai lu et beaucoup aimé « Un fauteuil sur la Seine » d’Amin Maalouf.
Un fauteuil sur la Seine
L’auteur retrace l’histoire des 18 titulaires du siège numéro 29 de l’Académie Française, celui-là même que l’auteur occupe actuellement. Et certains prédécesseurs ont eu un parcours pour le moins éblouissant, tel Claude Levi-Strauss, Claude Bernard ou Ernest Renan. Amin Maalouf témoigne d’une belle culture historique et son ouvrage se lit aussi facilement qu’une bande dessinée.
Mais si j’en relate la lecture dans ce blog c’est à cause d’une citation du grand anthropologue, auteur de Tristes Tropiques, en conclusion : « L’humanité s’installe dans la monoculture ; elle s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave. Son ordinaire ne comportera plus que ce plat ».
Claude Levi-Strauss s’est éteint le 30 octobre 2009, soit près de 10 ans après le développement de Google, 5 après la création de Facebook. Je ne sais pas si, comme Michel Serre, il était techno-enthousiaste ou s’il voyait dans les GAFAM les producteurs d’une supra-monoculture qui allait tout écraser. En tout cas, il est plus que jamais essentiel de retrouver une culture historique et profondeur de réflexion. Ce livre y concoure avec bonheur.
Monoculture et uniformisation
D’autres auteurs craignent cette monoculture. Yuval Noah Harari , l’auteur de Sapiens et de Homo Deus, évoque ce problème dans 21 leçons pour le XXIe siècle. La menace d’une uniformisation mondiale est aussi pointée du doigt. Et Harari vante « la voie esquissée par la Constitution de l’Union européenne, quand elle déclare que « les peuples d’Europe, tout en restant fiers de leur identité et de leur histoire nationales, sont résolus à dépasser leurs anciennes divisions et, unis d’une manière sans cesse plus étroite, à forger leur destin commun ». Cette vision positive de l’UE tranche sur les critiques habituelles. Faut-il être à l’extérieur de l’Union pour en voir les aspects positifs ?
Jérôme Bondu