Qui sont les imposteurs du bio, et comment opèrent-ils ? Christophe Brusset a écrit un livre argumenté. Voici une note de lecture en deux parties (Lire la première partie). Je précise que cette note de lecture cherche à refléter la pensée de l’auteur. Les passages entre guillemets sont copiés du livre. Cette seconde partie a une tournure plus politique.
Imposteurs du bio
Bio venu d’ailleurs
Chapitre 8 : Le bio venu d’ailleurs est-il vraiment vert ? L’auteur rappelle que près du tiers en valeur des produits bio consommés en France en 2018 étaient importés. Vigilance car « de véritables mafias ont organisé de gigantesques fraudes en Italie, en Espagne, et dans les pays de l’Est de l’Europe. » L’auteur recommande quand c’est possible d’acheter local.
Chapitre 9 : Tout ce qui est bio n’est pas forcément bon. Comme évoqué plus haut, le cahier des charges du bio n’impose pas que le produit soit meilleur en goût.
Chapitre 10 : Le bio, luxe réservé aux bobos ou avenir de l’humanité ? Christophe Brusset rappelle, comme déjà évoqué plus haut, que l’agriculture « conventionnelle, productiviste et industrialisée, tout comme l’industrie de la malbouffe ne paie pas la facture des nuisances dont elles sont directement responsables ». Sur ce sujet lire La malbouffe contre attaque.
Le bio, une chance pour notre agriculture
Chapitre 11 : Le bio, une chance pour notre agriculture ? Oui, répond l’auteur, sur tous les points de vue. Notamment sur le plan de l’emploi. Car les fermes bio utilisent plus de main-d’œuvre.
Chapitre 12 : Cosmétiques, détergents, textiles… que penser du bio non alimentaire. La réponse est évidemment qu’il faut promouvoir le bio sur ces territoires.
Chapitre 13 : Les nouveaux outils numériques permettent-ils de mieux s’y retrouver ? Oui. Des applications comme Yuca permettent d’avoir une lecture intéressante des produits. La note de Yuca est composée de trois éléments :
– « 60 points pour la qualité nutritionnelle à partir de Nutri-Score.
– 30 points pour la présence et la nocivité supposée des additifs.
– 10 points si le produit est bio ou non ».
Les politiques, imposteurs du bio
Le bio porte aussi un message politique.
Chapitre 14 : Les éco-irresponsables… ou les errances de nos responsables politiques.
Christophe Brusset n’est pas tendre. Il évoque notamment le travail de la journaliste indépendante Ines Léraud, auteur de la BD sur les algues vertes.
Je le cite « La grande distribution et les multinationales sont, comme toujours, les grandes gagnantes de réglementations écrites sur mesure. En promulguant de telles lois injustes dont, je le répète, les effets étaient connus d’avance, nos dirigeants politiques ont trahi les agriculteurs, les consommateurs et nos PME ».
Il défonce le mythe de la « mondialisation heureuse ». Je le cite à nouveau « La croissance économique est vitale, sans elle nos économies s’effondrent. Pas question de freiner ou de lever la tête pour réfléchir… Il faut sans cesse produire et consommer plus. Les marchés doivent être ouverts, les frontières abolies, et la concurrence totale. Les États doivent s’effacer, y compris pour les missions traditionnelles du service public, et permettre aux entreprises de réaliser un maximum de profits ».
Imposteurs du bio chinois
Plus loin il parle de la concurrence chinoise. Je le cite à nouveau pour ne pas déformer ou m’approprier ses propos « Vous devez bien comprendre que la mentalité chinoise, y compris celle de l’Homme de la rue (…), n’est pas amicale vis-à-vis des Occidentaux. Les Chinois sont revanchards, très nationalistes, et prêts à tout pour défendre leurs intérêts. Nous devons abandonner toutes naïvetés et procéder de la même façon pour défendre les nôtres. C’est la seule façon d’avoir des relations commerciales équilibrées, or, nos Hommes politiques, acquis au modèle mondialiste, ont une vision dogmatique et irréelle de la façon dont se font les affaires dans le monde. Ils sont dans une illusion de coopération planétaire, alors que toutes les économies sont en compétition, y compris les nations européennes entre elles ». Bon j’arrête là, sinon, je vais recopier toutes les dernières pages du livre. Il vaut mieux que vous le lisiez directement..
Putsch de l’industrie conventionnelle sur le bio
Épilogue : Selon Christophe Brusset « une OPA sur le bio européen, un véritable putsch même, a été réalisée par les lobbies de l’industrie conventionnelle opérant à Bruxelles, siège de la Commission européenne ».
Il finit par un appel à l’action : « militez, votez, pétitionnez, dénoncez, écrivez, publie sur internet, faites des vidéos, bref, utilisez tous les moyens, et ils sont nombreux, pour faire entendre votre voix ». Christophe Brusset finit par expliquer qu’il soutient Anticor (lutte contre la corruption), Foodwatch et UFC-Que Choisir.
Je lui laisse le mot de la fin « Nous aurons demain le bio que nous, citoyens, réussirons à imposer ». Le message est clair ! Ce livre très utile pour démasquer les imposteurs du bio est édité par J’ai lu.
Jérôme Bondu
Source image : Interview de Christophe Brusset sur ThinkerView.
