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Ecologie

A lire : Les imposteurs du bio. De Christophe Brusset (1/2)

By 17 août 2023No Comments
Les imposteurs du bio

Qui sont les imposteurs du bio ? Et comment opèrent-ils ? Christophe Brusset a écrit un livre argumenté. Voici une note de lecture personnelle en deux parties. Je précise que cette note de lecture cherche à refléter la pensée de l’auteur. Les passages entre guillemets sont copiés du livre. Première partie.

Les imposteurs du bio

Christophe Brusset

J’ai lu les « Les imposteurs du bio » de Christophe Brusset. J’ai beaucoup aimé la présentation de l’auteur sur les magouilles qui peuvent exister dans le bio. Il ne critique pas le bio en lui-même. Il recommande très fortement de manger bio, et l’auteur est un adepte du bio (moi aussi d’ailleurs). Mais cela n’empêche pas d’être vigilant. Et son propos est de prévenir les dérives qui existent dans la filière bio.

Christophe Brusset est l’auteur d’un précédent livre qui a défrayé la chronique « Vous êtes fous d’avaler ça ! ». Et de « La malbouffe contre-attaque » Christophe Brusset est un ancien acheteur dans l’agroalimentaire. Il a mené une « enquête décapante sur ces industriels du food-business producteurs, transformateurs, distributeurs, etc.) qui continuent inlassablement de vous tromper au détriment de votre santé… et de vos finances ! « Ce n’est pas parce que la jungle de la malbouffe est repeinte en vert qu’elle est pavée de bonnes intentions ! » » (Source Babelio)

Il est un critique de l’industrialisation. On lit par exemple p249 « Je connais bien l’envers du décor (…) Le système m’a toujours demandé de baisser les prix, de dégrader la qualité, d’acheter de plus en plus d’additifs et de sous-produits, de délocaliser, d’importer en masse, etc. ».

Voici son plan avec quelques idées fortes :

Greenwashing

Chapitre 1 : Gros sous et greenwashing : Pour répondre à l’engouement pour les produits biologiques, une partie de l’industrie a mis la main sur cette nouvelle manne économique.

Chapitre 2 : Bio ou presque bio, de quoi parle-t‑on ? : Il existe une vingtaine de standards différents à travers le monde. L’auteur recommande d’acheter du bio avec au moins un label officiel européen, comme Eurofeuille, et si possible un label privé plus exigeant comme Bio Cohérence (qui est un des plus exigeants), Bio partenaire ou Nature & Progrès. Le label français AB est redondant avec Eurofeuille.

Chapitre 3 : Le bio est-il vraiment meilleur pour la planète ? La réponse est « non ». Enfin, pour certains types de production bio. Christophe Brusset pointe par exemple le bio qui est importé en France du bout du monde, avec un bilan carbone désastreux. Il pointe aussi le bio produit dans le sud de l’Espagne, dans ce que l’on appelle « la mer de plastique » : 33 000 hectares de serres faites de bâches de plastique. Cette zone emploi une main-d’œuvre immigrée, souvent illégale et sous-payée. Il y a un usage massif d’engrais et de produits phytosanitaires … bref c’est du bio d’opérette.
Il dénonce aussi « l’agriculture raisonnée » qui n’est « ni plus ni moins qu’une forme d’agriculture conventionnellement chiquement intensive, mais … qui respecte la loi » p76

Cahier des charges du bio

Chapitre 4 : Comment être certain que l’on mange du bio. Là, on a un problème. Car le bio n’a pas à répondre « à des caractéristiques physiques, chimiques ou organoleptiques particulières »… Un produit bio a juste à répondre au cahier des charges de la production bio. En gros, cela peut être sans goût et sans saveur.

Chapitre 5 : Tout le monde il est bio, tout le monde il est gentil. Dans ce chapitre, Christophe Brusset dénonce la triche des faux convertis au bio. La profession d’agriculteur est en crise … crise de valeur, crise économique, crise financière. Il rappelle qu’un agriculteur se suicide tous les deux jours en France.

Chapitre 6 : Faux bio et vrais scandales. Christophe Brusset explique, en autre scandale, la différence de prix parfois outrageuse entre le bio et le conventionnel.

Coûts réels du bio et externalités

Chapitre 7 : Coûts réels du bio. L’auteur explique que si nous voulons réellement saisir le sujet dans toute sa complexité, il faudrait intégrer ce que l’on appelle les externalités négatives, en gros, les conséquences des conséquences de nos choix (si si la redondance est voulue). Dans ce cadre, le coût du conventionnel devrait intégrer toutes les conséquences délétères qu’il génère : comme la destruction des sols et la pollution des rivières. Ainsi nous arriverions à un prix réellement prohibitif, et largement supérieur au prix du bio. Pour reprendre une célèbre formule, avec l’agriculture conventionnelle, on privatise les gains et on collectivise les dégâts.

Sur le sujet des externalités négatives, on pourra lire les billets suivants :

Deux articles complémentaires sur les externalités négatives dans le monde du numérique :

Et pou finir : Géomimétisme, réguler le changement climatique grâce à la nature.

« Les imposteurs du bio » de Christophe Brusset est édité par J’ai lu.

La suite demain …

Jérôme Bondu

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