J’ai été sidéré par la lecture de l’article des Echos « Smash à la conquête des transferts de fichiers » (daté du 27 et 28 septembre 2019 pour la version papier).
Présentation biaisée
La présentation de l’entreprise française de transfert de fichier est connotée totalement négativement. Voici quelques extraits issus de l’article :
– La start-up lyonnaise s’infiltre en version gratuite…
– Elle essaie d’imposer sa solution…
– … vous êtes dans la cible…
– Les Lyonnais ont adopté la stratégie du cheval de Troie pour s’adresser à…
– Smash se répand de façon virale…
– L’offre gratuite est un appât …
Cela rime à quoi cette présentation totalement biaisée, ce champ sémantique digne d’une opération d’infiltration de la CIA ou de la Stasi ? Il y avait tant de choses intéressantes à dire… Pas un mot, par exemple, sur le fait que Smash assure un stockage en France ! Ce n’est pas un détail, car depuis le cloud Act du patron des patrons américains, toutes vos données stockées sur des serveurs américains (même en dehors du territoire états-unien) « appartiennent » à … la NSA ! Welcome to USA …United Surveillance of America.
GAFAM
Le même journal par contre ne voit rien de mal quand les Gafam se proposent de prendre les données des patients (voir mes analyses lexicales des articles des Echos / mais aussi dans la même veine du Figaro ). Quand Google se propose d’aider la pauvre industrie pharmaceutique à traiter ses données (pardon NOS données) le journal économique ne parle pas du tout de stratégie du cheval de Troie… Là par contre tout va très bien.
C’est du grand n’importe quoi !! En tout cas de la part des journalistes. Pour ce qui est du lobbying des Gafam, là par contre, c’est du beau travail.
C’est d’autant plus dommage que l’autre article de la même page est passionnant « La Silicon Valley ne donne plus de pouvoir aux gens, elle les déresponsabilise ». Le journaliste Guillaume Bergeras a interviewé Roger McNamee, ancien investisseur de Facebook. Il explique que le modèle économique des GAFAM « est basé sur une surveillance de masse. Ces entreprises tentent de transformer une expérience humaine en données, pour les mouliner avec du machine learning et ensuite créer un avatar virtuel de chaque personne, qu’ils utilisent ensuite pour créer des prévisions comportementales, vendues aux personnes du marketing ».
Jérôme Bondu