J’ai lu « La Chine ou le réveil du guerrier économique » d’Ali Laïdi. Ce livre est une description de la guerre économique menée par la Chine. Cette troisième note de lecture insiste sur le désir d’hégémonie économique chinoise.
- Le guerrier économique chinois.
- Les armes économiques chinoises.
- L’hégémonie économique chinoise.
Le livre d’Ali Laïdi est une démonstration de la volonté chinoise de devenir la première puissance économique du monde. Il détaille les rouages, étapes, vecteurs de cette volonté. Je reprends ci-dessous le plan du livre. Chaque titre est entre guillemets, tout comme les citations. J’y ajoute quelques commentaires personnels et développements spécifiques.
Les ripostes américaine et européenne ou comment briser la volonté d’hégémonie économique chinoise
Les États-Unis déterrent la hache de guerre technologique
Je liste ci-dessous les titres des paragraphes :
– « Clinton et la tentation chinoise ».
– « Alerte au Congrès, silence à la Maison-Blanche ».
– « Obama et la stratégie de l’encerclement. »
– « Trump déclare la guerre commerciale. »
– « L’Onde Sam renforce son arsenal juridique. »
– « Trump et Biden : même combat contre le dragon rouge. » « L’Amérique a un objectif clair : découpler son économie et celle de ses alliés de l’économie chinoise. Autrement dit, dresser un nouveau rideau de fer économique entre la Chine et l’Occident ».
– « Surveiller les investissements entrants, mais aussi les investissements sortants. »
– « L’agriculture, une question de sécurité́ nationale. »
– « Rallier les Européens dans une croisade commerciale. »
– « Du danger économique à la menace militaire ? »
Pris en étau entre deux empires, le Vieux Continent perd le Nord
Que faire face à l’hégémonie économique chinoise ?
Ali Laïdi explique qu’au niveau de la perception des menaces « tout est à revoir ». Il n’y a rien sur la sécurité économique. « L’Europe a toujours voulu être le meilleur élève du libéralisme. Elle a donc ouvert ses marchés à tout vent sans réciprocité de la part de ses partenaires. En bon petit soldat libéral, elle a empêché la naissance de géants européens (comme le mariage Siemens-Alstom) quand ses concurrents japonais, américains et chinois constituaient des monopoles ».
– « Hypnotisée par les promesses démocratiques de la Chine ».
– « 1994 : l’Europe ignore l’alerte française. » Ali rappelle le rôle méconnu d’Édith Cresson dans le développement de l’Intelligence Economique en France. Elle a bien tenté de convaincre ses partenaires, mais sans grands succès.
– « La Cour des comptes européenne fait la leçon à la Commission ! » C’est en effet la Cour européenne qui explique que « la Chine représente une menace vitale pour l’Europe ».
– « En retard d’une guerre économique. » « Sans doctrine de sécurité économique, l’UE peine à se positionner pour affronter le défi chinois ».
– « De l’énergie aux transports, ces investissements chinois qui troublent Bruxelles ».
– « Le soudain réarmement économique de l’Europe ».
– « Un virus ranime le patriotisme économique du Vieux Continent. » Le Covid a en effet agi comme un révélateur et a dessillé les yeux des Européens. « La crise sanitaire éclaire leur dépendance envers la Chine ».
– « Des lignes de défense vulnérables. » Ali présente trois lignes de défense : 1/ Traquer les entreprises étrangères dopées aux subventions. 2/ Neutraliser les États qui freinent la croissance des entreprises européennes. 3/ Appliquer la réciprocité ! Par exemple « autoriser l’accès aux marchés publics uniquement aux États qui ouvrent les leurs aux entreprises européennes ».
– « L’accord commercial UE-Chine, un espoir avorté. »
L’hégémonie économique chinoise et ses contradictions
En conclusion, Ali Laïdi rappelle que « la Chine n’a pas inventé la guerre économique ». Elle recourt aux mêmes armes que ses concurrents. Il se demande si la Chine n’a pas perdu son âme confucéenne à singer l’impérialisme américain. De surcroit, l’auteur pointe une contradiction : c’est sur la base d’une idéologie marxiste, donc occidentale, que la Chine construit son développement. On est loin du discours des dirigeants chinois qui prônent un retour aux racines chinoises. On peut espérer qu’elle ne refasse pas une « erreur fondamentale qu’elle reproche aux Occidentaux : vouloir assujettir le monde ».
Pour finir, voici quelques références complémentaires :
- Conférence de Claude Meyer sur la Chine.
- Modernisation de la Chine, opportunités et défis.
- « Il était une fois la Chine – 4500 ans d’histoire » de José Frèches.
- Projets en Chine – Comment gérer l’Information en Chine ?
- Voir aussi la formation sur la veille géopolitique.
« La Chine ou le réveil du guerrier économique » d’Ali Laïdi est édité chez Acte Sud.
La photo a été prise lors d’une conférence d’Ali au Club IES pour la présentation d’un précédent ouvrage.
Bonne lecture !
Jérôme Bondu
