J’ai lu « Décoder l’info – comment décrypter les fake news ? » de Caroline Faillet. Le livre est édité chez Bréal
L’ouvrage est divisé en trois parties (que je vais présenter dans trois billets distincts) :
– Qu’est-ce qu’une fake news ?
– Faut-il s’inquiéter du phénomène ?
– Comment lutter contre les fake news ?
Comment lutter contre les fake news ?
Comment lutter contre le virus du faux ?
Dans une métaphore particulièrement d’actualité, Caroline Faillet se demande comment lutter contre le virus du faux. Comment renforcer le système immunitaire du web ? Comment éradiquer les foyers pathogènes ? Elle présente plusieurs pistes :
– Favoriser la prévention des infox.
– Former à la rhétorique (art de débattre, de la controverse).
– Sensibiliser à la culture scientifique.
– Être vigilant, notamment dans trois situations : lorsque nous allons partager un contenu, lorsqu’une lecture nous incite à prendre une décision, au moment de partager une opinion avec nos enfants (car dans cette phase de construction et de composition de l’identité, il y a une plus grande perméabilité aux croyances). L’auteur rappelle à ce propos les trois filtres de Socrate avant de partage une information (Est-elle vraie ? Bonne ? Utile ?).
Savoir circonscrire l’infection.
Par exemple par la mise en quarantaine du contenu, de l’auteur ou du foyer émetteur, et par la suppression du contenu faux. Par contre, l’auteure est très circonspecte sur l’intérêt d’une loi.
– Filant la métaphore sanitaire, Caroline Faillet met en avant deux types de réponses immunitaires du corps humain : Le système inné, immédiat et polyvalent, qui s’attaque à tous les agents infectieux. Qui peut être transposé en autorégulation citoyenne. Le système adaptatif, « acquis et spécifique, qui s’attaque à un seul pathogène ». Il est plus tardif, mais également plus efficace et durable : et qui peut être transposé dans l’implication de « sachants », d’outils de veille, de détection des signaux faibles.
Agir contre les fake news
Clairement Caroline Faillet incite à l’action : la lutte contre les infox « devenu une obligation morale si l’on considère que la désinformation du Net présente le risque de faire basculer le monde dans l’obscurantisme en science et le populisme en politique ». Et plus loin « À chacun de prendre ses responsabilités dans la guerre informationnelle, et d’apprendre à maitriser ce nouvel art de la guerre, l’art de la guerre digitale ». Elle s’adresse finalement aux élites : « Encore faut-il que les sachants de nos démocraties adoptent ces nouvelles façons de convaincre l’opinion et aient confiance dans ce processus collectif de construction de la vérité. Le problème est donc moins de lutter contre les fake news, que d’apprendre aux détenteurs d’autres versions de la réalité, à maitriser les nouvelles techniques de communication afin que la connaissance progresse plus vite sur nos réseaux que les croyances ».
En conclusion, je reprends cette dernière citation qui résume à elle seule la révolution numérique : « La technologie est un « phármakon » c’est-à-dire à la fois le remède et le poison. »
J’ai aimé et je recommande.
Bonne lecture !
Jérôme Bondu
On pourra lire aussi son interview écrite dans Digimind.
Et visionner son interview vidéo pour Xerfi dans le cadre de son précédent ouvrage