Le dernier numéro d’Archimag est très intéressant (N°228, octobre 2009). En voici une synthèse, forcément partielle, mais qui a de quoi vous mettre l’eau à la bouche. On y parle de Google, e-reputation et réseaux sociaux.
L’interrogation de Google sur les contrats d’exclusivité des livres
Un article porte sur le fait que Google s’interroge sur les contrats d’exclusivité sur les livres qu’il est en train de conclure avec certaines bibliothèques. L’article rappelle au passage les lenteurs du projet européen -Europeana- de bibliothèque en ligne. Ces lenteurs ne sont pas à mettre sur le dos de la France qui est plutôt bon élève en la matière. En effet, nous avons apporté près de la moitié des livres numérisées (4,6 millions de livres à ce jour).
Plus loin (P 10), on lit que trois des quatorze romans sélectionnés pour le Goncourt sont disponibles au format numérique. Si les livres déjà parus doivent être numérisés, il est fort probable que les nouvelles éditions auront automatiquement une version numérique.
E-reputation : une maîtrise nécessaire
Le dossier qui a attiré le plus mon attention concerne la e-reputation (P 17). Comme le dit le chapeau « Maîtriser sa e-reputation fait désormais partie des réflexes de l’homo numericus ». J’aime ce néologisme, qui fera surement date et est sans doute plus approprié que l’homo internetus, plus restrictif. La cellule de veille (ou cellule internet) de l’Élysée « accueille cinq collaborateurs dont la moyenne d’âge ne dépasse pas les 25 ans ». Également, « les ministres confient le soin de Twitter à leur conseillers » (même si l’auteur reste prudent ajoutant « il est d’ailleurs probable que ?»). Le dossier continue avec une liste d’outils gratuits pour surveiller sa e-reputation. On y retrouve des outils déjà présentés dans le document « Panorama d’outils de recherche d’informations gratuits et en ligne » d’avril 2009. Un tableau intéressant liste des solutions payantes.
Le numérique et les agrégateurs de presse
Christophe Duteil fait (P 28) une synthèse sur les agrégateurs de presse. Effectivement, il relève que la concurrence du gratuit ne leur fait pas peur. Il cite Pierre-henri qui explique : « Je n’ai pas le souvenir d’une seule affaire que nous ayons perdue à cause de Google ». Par contre, la concurrence du gratuit les pousse à développer et renforcer des « services associés ». La conclusion de l’article parle d’elle-même : « L’arrivée de Google et la multiplication des contenus n’ont pas tué les agrégateurs. Mais ils ont amené à revoir leur positionnement. Et la métamorphose n’est pas terminée ».
La place et le rôle des réseaux sociaux
Page suivante (P 30) Guillaume Nuttin traite des réseaux sociaux, et détaille leurs fonctionnalités. C’est un autre de mes sujets de prédilection (voir la présentation : « Ce qui n’est pas partagé, n’existe pas ! ». Là encore la dernière phrase de l’article est porteuse de sens. Cette dernière argumente : « Déjà centre de ressources et de compétences humaines, les réseaux sociaux semblent tendre également vers le rôle de centre de ressources documentaires ». Que ne feront-ils pas ?
Comment réinventer les régions et les musées grâce au web 2.0
Le dernier article attirant mon attention est une interview d’André-Yves Portnoff « Inventons les musées et les régions web 2.0 ! ». Ce titre m’a accroché car il rejoint une idée que j’ai bloggé il y quelques années. Le concept en était très simple : je proposais la création d’un pass musée (comme on peut avoir un pass pour prendre le métro). Ce pass permettrait de s’abonner pour une durée définie (10 heures, 20 heures, …) à la visite de certains musées, et à chaque fois que l’on s’y rendrait, notre temps serait décompté. Derrière cette proposition, il y avait l’idée d’apporter un peu de flexibilité dans la visite des musées, de mettre un peu de 2.0 dans une pratique qui est plutôt -1.0. Les musées, maison des muses, déesses de l’inspiration, semblent souvent avoir perdu de leur fonction originelle.
Réflexions sur les sujets évoqués
Enfin, une dernière réflexion sur ce numéro d’Archimag. Les sujets débattus dans cette revue, prouvent s’il le fallait, la convergence des métiers de la documentation et de la veille. Le jour où l’ADBS se mettra sérieusement à considérer que l’intelligence économique fait parti de son périmètre d’action naturel les lignes bougeront. Le groupe Serda édite Archimag.
Jérôme Bondu
Pour en savoir plus sur les thèmes Google, e-reputation et médias sociaux, n’hésitez pas à consulter le blog et la liste des prochaines conférences du Club IES.
Crédit image : d’Archimag