Je vous recommande chaudement « Le Testament syriaque« , de Barouk Salamé. C’est un polar plein de références historiques sur la naissance de l’Islam. Même s’il touche à des sujets tabous pour les musulmans (la naissance de l’Islam et sa filiation avec le christianisme, le caractère temporel du coran), ce livre passionnant est l’expression d’une réelle volonté d’ouverture.
Le Testament syriaque
Pari contre l’inculture
On peut lire en 4ème de couverture : « Thriller polyphonique et envoûtant, Le Testament syriaque s’attaque, sans manichéisme ni angélisme, à « ce qui nous tuera tous : l’inculture. » Plaidoyer contre l’incompréhension et l’ignorance, mise en garde contre les préjugés de tous bords, enquête sur la filiation, toujours inexpliquée de la religion musulmane, ce thriller explosif, unique en son genre, invite à une réflexion nuancée sur l’histoire des religions et des civilisations monothéistes. S’il met en scène des intégristes musulmans violents, Barouk Salamé révèle également au public français un islam qui tend à la splendeur et au sublime. »
Le pari d’écrire sur le sujet était osé. Le JDD écrit « Par les temps qui courent, aborder les religions et en particulier l’islam relève du grand défi, voire d’une détermination kamikaze. […] Le livre a du reste fait l’objet d’une grande prudence. Il a été relu par des autorités en matière d’islam, ce qui semble avoir rassuré l’auteur et l’éditeur. » On pourra lire sur le JDD une interview de l’auteur.
Qui est l’auteur du Testament Syriaque ?
La 4ème de couverture est d’ailleurs peu prolixe sur l’auteur : « Barouk Salamé, aventurier et érudit franco-arabe, aussi familier des philosophies religieuses que des armes de poing. » Et pour cause. Barouk Salamé est un pseudo. Télérama écrit : « Qu’importe, donc, qui se cache derrière ce pseudonyme de Barouk Salamé. Saluons sa maîtrise de l’intrigue façon thriller, son érudition facétieuse et ô combien réjouissante sur les religions monothéistes, et plongeons sans retenue dans cette enquête qui vole du Mali au Pakistan pour s’arrimer à Paris. ».
Ce niveau d’érudition (histoire des religions, histoire antique, exégèse, géopolitique contemporaine…), et en même temps de pédagogie, cette connaissance des rouages des « services » est impressionnante (voire surprenante pour un seul homme ; en toute franchise je me suis demandé à plusieurs reprises s’il ne s’agissait pas d’une collaboration entre un écrivain et un spécialiste des religions).
Son pseudo est, si j’ose dire, assez parlant quant à la finalité de cet ouvrage. « Barouk est un prénom arabe, qui a un équivalent en hébreu: Baruch, le prénom de Spinoza, qui signifie « scribe » ». Salamé (issu de Salam) signifie la « paix ». L’auteur se veut l’écrivain (ou le messager) de la paix.
Quelques informations complémentaires…
Au fil des pages, vous pourrez découvrir quelques belles phrases. Trois extraits :
– « Un proverbe musulman d’Afrique affirme qu’il y a sur cette Terre deux créatures insatiables : l’homme de science et l’homme d’argent ».
– « Diviser chacune des difficultés, en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour les résoudre ».
Et la meilleure pour la fin :
– « On ne devient pas maitre dans le domaine où l’on n’a pas connu la défaite » (qui me fait penser à Kipling « Tu seras un homme mon fils »)
Pour compléter cet éloge, je copie-colle (paresseusement) quelques critiques qui correspondent exactement à ce que je pense de cet ouvrage.
– « Et, finalement, un livre poignant sur notre destinée. Le Testament syriaque est un hymne à l’intelligence qui met au défi obscurantismes et fanatismes. Un festin de lecture puissance mille qui incite le lecteur à plonger dans les arcanes du savoir. »
Martine Laval dans Telerama n° 3096 – 16 mai 2009.
– « Un vieux codex susceptible de déstabiliser une des grandes religions monothéistes, des services de renseignement sur le sentier de la guerre, une ou deux têtes brûlées et de vieux érudits : vous tenez là les ingrédients obligés du thriller métaphysique… ».
Un récit haletant, mais qui ne serait rien de plus si son auteur ne faisait preuve d’une éblouissante érudition sur une des questions les plus sensibles de la recherche en science des religions : les origines juive et chrétienne du Coran. » Nouvel Obs.
A lire de toute urgence : « Le Testament syriaque » de Barouk Salamé. 526 pages (qui se lisent d’une traite).
Autres conseils de lecture
- Groenland de Bernard Besson.
- Main basse sur l’Occident de Bernard Besson.
- Romans érudits et quête mystique.
- Furie Divine et La formule de Dieu de José Rodrigues Dos Santos.
Le testament syriaque est édité chez Payot Rivages.
Jérôme Bondu