J’ai toujours été passionné par les outils d’influence d’une part, et par la Culture d’autre part. D’où mon intérêt pour le cinéma, point de convergence de ces deux mondes. Quelle analyse du cinéma français peut-on faire ?
Analyse du cinéma français
Cet intérêt remonte bien avant ma découverte de l’intelligence économique. Je me rappelle notamment, jeune étudiant, avoir sympathisé avec un groupe d’étudiants étrangers. Alors que je leur demandais pourquoi ils avaient choisi la France pour faire leurs études, deux d’entre eux (deux Coréennes très exactement) me répondirent que c’est parce qu’elles avaient vues le film « Le Grand Bleu » de Luc Besson et qu’elles voulaient connaître le pays qui avait produit ce film? !
Nous ne sommes pas dans l’anecdotique. La vision des choses formate la pensée. En temps de guerre le cinéma est un outil de propagande. En temps de paix, c’est un outil d’influence. Si l’exemple cité plus haut est certes marginal, l’imprégnation -l’osmose- entre ce que l’on regarde est ce que l’on « veut devenir » est forte.
Tout ceci pour introduire une bonne nouvelle : Le cinéma français s’est très bien vendu à l’étranger en 2008, attirant près de 78 millions de spectateurs hors du sol national. C’est un score en hausse de 16% sur un an et un record depuis quinze ans. Selon Unifrance, l’organisme qui promeut le septième art français à l’international, ces résultats sont dus à quatre films « formatés pour un public international » : Babylon A. D., Astérix aux Jeux olympiques, Taken et Le Transporteur 3.
Films français ont été plébiscités
Bien vendus à l’étranger, les films français ont aussi été plébiscités … en France, au premier rang desquels « Bienvenu chez les Chtis », voir un précédent billet sur le film). Ils se sont arrogé une part de marché de 45,7 %, devançant celle des films américains (44,5 %). Depuis vingt-deux ans, c’est seulement la deuxième fois que l’industrie nationale dépasse la machine hollywoodienne.
Je place cette bonne nouvelle au même rang que la hausse de la natalité française. Ce sont des indicateurs positifs d’un regain de croissance (donc de confiance) qui sont sous valorisés. Certes, ils n’ont pas le même poids que des indicateurs financiers (type PIB, productivité) mais leur impact à long terme n’en est pas moins fort.
Jérôme Bondu
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Source image Cinéma.