Skip to main content
Réseaux humains

CR : Gestion des Réseaux Humains

By 12 juillet 2007août 9th, 2023No Comments

On se demande tous comment avoir la meilleure gestion des Réseaux Humains ! Ce compte rendu de la conférence de Daniel Rouach sur la « Gestion des Réseaux Humains » vous apportera des réponses opérationnelles. Cette conférence a été donnée le 06 octobre 2001 au Club Intelligence Economique et Stratégique de l’AAE IAE de Paris.

Gestion des Réseaux Humains

Résumé

Daniel Rouach est intervenu le 19 septembre 2001 au Club Intelligence Economique et Stratégique, et a brillamment ouvert une série de quatre réunions qui vont être consacrées aux « réseaux humains » (lire aussi les comptes rendus de conférence de Christian Marcon, et Hervé Bommelaert).

Commençant par  nous rappeler l’importance des réseaux, notamment dans le monde de l’entreprise, M. Rouach insiste sur le fait que les réseaux sont au cœur de l’intelligence économique. D’où l’importance – et c’est le thème de son intervention – de bien savoir gérer et organiser « cet outil ». Après avoir caractérisé ce qu’est un réseau humain, il nous a donné toute une série de conseils pratiques pour pouvoir identifier, construire, et entretenir ses propres réseaux.
La gestion de réseau n’est pas affaire de machiavélisme. Cela doit avant tout entrer dans un projet humain, et répondre à un besoin chez celui qui s’en préoccupe. Il s’agit d’être conscient de cet « outil », de ses forces et de ses faiblesses, et d’en faire un usage qui réponde à ses objectifs.

L’intervention de M. Rouach a traité les points suivants :
– Comment construire un réseau ?
– Quelles sont les règles à respecter dans la gestion des réseaux ?
– Quel est le code de conduite des membres d’un réseau ?
– Quelles sont les caractéristiques sociologiques d’un réseau ?
– Quels sont les inconvénients d’un réseau ?
– Comment caractériser un réseau ?
– Éléments du débat et conclusion.

Introduction sur la gestion des réseaux humains

Pour définir ce qu’est un réseau humain, M. Rouach part de plusieurs constats !
– Premier constat, dans l’entreprise, les réseaux sont un outil qui « fonctionne ». Pour preuve, l’exemple bien connu de la proportion d’énarques ou de polytechniciens dans les conseils d’administration dirigés par … un énarque ou un polytechnicien !

– Deuxième constat, le réseau est un concept difficile à définir. Il est plus facile de dire ce que ce n’est pas : Le réseau n’est pas un lobby, encore moins une structure administrative. Il est plus facile de les nommer que de les définir. Et combien de fois sont stigmatisés les réseaux « des Juifs, ou des francs-maçons… », ou les réseaux issus des diasporas « arméniennes, russes, chinoises… » sans explication de ce que cela recouvre réellement.

– Pour finir ce tour d’horizon, M. Rouach, cite Joël de Rosnay et Francis Fukuyama : le réseau est avant tout un « écosystème informationnel » et c’est un « capital social ». Un réseau humain intègre différentes notions : La confiance est le point de soudure entre ces membres. Ce qui permet une « interprétation bienveillante des actions ». On entre dans un réseau en gageant quelque chose. Et commettre une erreur menace le contrevenant de sanctions. Le réseau a des points de ressemblance avec la tribu. Dans les deux cas il y a des références à des mythes et des rites.

Comment construire un réseau ?

D’une part, il faut élargir « sa surface de contact », c’est à dire se donner les occasions de rencontrer des personnes. Avoir une activité sportive, politique ou syndicale… permet d’élargir le champ de ses connaissances.
D’autre part, il faut savoir tirer parti des rencontres que l’on fait. Les cartes de visites pour reprendre l’image de M. Rouach, ont une vie propre.
Il ne suffit pas de rencontrer, il faut aussi :
– écouter,
– sécuriser,
– émettre,
– animer,
– utiliser.
Il faut entretenir ses contacts dans le temps, et relancer les personnes pour rendre le réseau pérenne.

Un réseau est un ensemble de contrats individuels que l’on passe avec les membres. Ce n’est pas une liste d’adresses. Il y a un travail de mémoire à fournir. Les maillons qui relient les membres entre eux sont de l’ordre de la connivence. Cela est à créer, et ne s’obtient pas automatiquement à l’entrée du réseau. Avoir un réseau, c’est avant tout faire preuve de pro-activité.

De l’avis de M. Rouach, il est une règle qui veut que quand on rencontre une fois une personne, on la revoie toujours une deuxième fois. Cela engage à une certaine constance du comportement : avoir un bon contact avec les gens de rencontre, agir avec équilibre, permanence et respect.

Quelles sont les règles à respecter dans la gestion des réseaux ?

Être intégré à des réseaux ne suffit pas. Encore faut-il savoir les gérer. Un certain nombre de règles sont à respecter.

Conseil numéro 1 : assurer l’étanchéité des réseaux.
Il ne faut pas mélanger ses réseaux. Pour reprendre l’exemple utilisé pendant la soirée, imaginez que travailliez chez France Télécom, que vous apparteniez au Club de sport de l’entreprise, que vous militiez pour une cause humanitaire dans un organisme chapeauté par France Télécom… Qu’arrivera-t-il lorsque vous quitterez l’entreprise ?

Conseil numéro 2 : augmenter la surface d’accroche et allongez le cycle de vie des contacts.
On retrouve ici les conseils présentés pour se construire un réseau. Ce qui est valable pour la construction de son réseau, est valable pour l’entretien.

Conseil numéro 3 : envoyer des signaux faibles et forts.
La qualité de votre réseau dépend des rapports que vous avez avec ses membres. Si vous ne donnez pas signes de vie, il est peu probable que vous soyez reconnu comme en faisant partie intégrante.

Conseil numéro 4 : savoir hiérarchiser vos réseaux.
C’est un principe commun à toute activité ! On ne peut tout mener de front, il faut savoir où est son intérêt et sur quel domaine (ou réseau) se concentrer.

Quel est le code de conduite des membres d’un réseau ?

Les règles de « rencontre » sont aussi des règles de vie dans le réseau. Le lien qui se créé au sein du réseau permet :
– d’avoir confiance envers les membres du réseau,
– d’avoir une certaine franchise,
– d’avoir une certaine visibilité du comportement. Il s’agit de pouvoir anticiper le comportement de l’autre,
– d’avoir une certaine constance des relations dans le temps.

Autre notion importante, celle de protection du réseau. Un réseau fonctionne comme une entité distincte de l’extérieur. Le réseau s’auto–protège si une personne veut y rentrer de force. Les réseaux sont élastiques et peuvent se dissoudre et se reconstituer.
Avant toutes choses, et cela revient à chaque étape de la démonstration, un réseau doit s’entretenir. Rien n’est acquis. M. Rouach parle d’une « hygiène du réseau ». Un réseau est un « organisme vivant », et notre intervenant a filé la métaphore tout au long de la conférence, en parlant de la « respiration » du réseau. Un réseau peut être l’objet d’un « virus » et l’on peut en être éjecté sans savoir pourquoi.

Quelles sont les caractéristiques sociologiques d’un réseau ?

Les règles qui régissent l’organisation du réseau sont :
– un code de conduite commun,
– une éthique partagée,
– une « histoire » commune qui peut comporter « des batailles », « des guerres… ».
– comme dans tout groupement humain les signes de reconnaissance se font aussi par l’identification à des « héros », ou au contraire par le rejet de comportement de « traîtres ».
– une limitation des membres,
– une collaboration mutuelle.
La concordance d’un lieu, d’un signe, d’un mythe et d’une clé, créé l’alchimie de la constitution d’un réseau.

Quels sont les inconvénients d’un réseau ?

Il est clair que le principe du réseau est de renforcer les liens de ceux qui sont à l’intérieur. Et que forcément, cela peut avoir des effets négatifs.
D’abord, pour ceux qui sont à l’intérieur du réseau, en faire partie peut leur donner un sentiment de nombrilisme ou d’égocentrisme.
Autre effet négatif, certains réseaux peuvent glisser vers l’illégalité.
Enfin, il est indéniable que cela peut exciter l’amertume de ceux qui s’en sentent exclu.

Comment caractériser un réseau ?

Un réseau n’est pas une entité homogène. On a vu que les éléments qui le composent ont un rôle majeur à jouer, pour entretenir les liens à l’intérieur de ce cercle. Tous ne sont pas des éléments actifs.
Ainsi, on peut détecter différentes « couches » dans un réseau, selon les liens noués entre les personnes.

Sans vouloir trop schématiser, un réseau peut être caractérisé selon deux axes : la force des liens qui lient les membres, et la durée de vie du réseau. Des liens forts et durables donnent une grande force à ce réseau, dont on peut attendre une grande « productivité ».
Inversement, des liens récents et faibles ne confèrent que fragilité au réseau.

Pourvoir retrouver les différentes couches d’un réseau permet de qualifier le réseau. Cela permet aussi de déterminer les personnes qui sont à la confluence de plusieurs réseaux. Ces personnes ont un grand pouvoir, car elles peuvent filtrer ou déformer les informations. Elles peuvent aussi autoriser ou non la connexion entre différents réseaux.

Éléments du débat et conclusion sur la gestion des réseaux humains

Il apparaît clair que tout un chacun appartient à des réseaux, qu’il en soit ou non conscient. Il suffit de réfléchir aux différents cercles auxquels nous appartenons. M. Rouach nous incite en guise d’exercice pratique à nous amuser à faire la cartographie de nos propres réseaux.

Le propos de M. Rouach n’est pas d’utiliser les réseaux sans discernement.
Réfléchir aux réseaux auxquels on appartient doit répondre à un besoin. Il ne s’agit pas d’instrumentaliser ces notions à des fins obscures. Il s’agit simplement d’être conscient de cet outil, comme d’un autre, et d’en user avec pertinence et à bon escient.

Compte rendu écrit par Jérôme Bondu

N’hésitez pas à consulter nos formations spécialisées sur la gestion des réseaux humains :

I1 – Formation Lobbying, influence et cartographie décisionnelle.
I2 – Formation Gérer les rumeurs et les crises sur Internet.
I3-  Formation Développer son réseau relationnel.
I4-  Formation Développer son réseau relationnel et se former au langage non verbal.
I5-  Formation Stratégie de communication dans les médias sociaux.

A lire aussi :

Source image : File:Réseau de neurones

Leave a Reply

Clicky