Colloque cartographie 2.0
Pour les 10 ans du Mastère en Intelligence économique de l’ESIEE (une des plus anciennes formations IE). Claude Aschenbrenner avait piloté un colloque sur la cartographie, avec Christophe Tricot, Judith Parker, Francis Moaty (directeur du mastère) et un riche Conseil Scientifique. Les actes vont paraître sur le blog du colloque qui rendront une image exhaustive de ce qu’a été cette journée.
En attendant, je ne résiste pas à l’envi de partager quelques « temps forts » et « bon mots » qui ont émaillé ce colloque.
- D’abord en introduction, Alain Juillet a rappelé que même si le marché de l’intelligence économique en France est difficile. Notre vision universaliste, notre philosophie de l’IE, est scrutée avec intérêt par de nombreux pays.
- Je vois derrière cela un héritage de notre pensée universaliste. Qui nous ramène à la philosophie des lumières. Il n’est pas étonnant que nos chercheurs, nos praticiens aient eu à cœur de décloisonner l’intelligence économique, de la sortir de son carcan « business ». Pour en faire un outil qui peut s’appliquer autant à la stratégie qu’au sport, à la concurrence qu’à l’étude des banlieues. Cette vision englobante, qui fait notre spécificité, nous distingue de la « Business Intelligence » ou de la « Competitive Intelligence » à l’anglo-saxonne. Mais cette force est aussi notre faiblesse puisque ce sont les grands cabinets anglo-saxons qui dominent le marché.
- Et Alain Juillet de conclure que ce travail sur les outils de cartographie, loin d’être anodin, est bien en résonance avec notre capacité créatrice en intelligence économique.
Mais revenons à nos cartons … pardon, à notre carto.
Les outils de cartographie
La carte est une simplification de la parole. Guy Mélançon (au merveilleux accent québécois), a rappelé que « plus un langage est pauvre, plus il a de chances d’être mal compris. Mais que plus un langage est riche, plus il aura aussi de chances d’être mal compris ». La carte abolit la frontière du langage (pauvre ou châtié) pour se faire comprendre de tous.
En outre, la carte, parce qu’elle permet plus facilement un travail participatif, favorise « l’intelligence collective » !
Lors d’un exposé sur une cartographie de la blogosphère, Guilhem Fouetillou commentant une carte impressionnante a eu la justesse de dire « Nous sommes passés d’un système de maxi-célébrité pour très peu de monde, à un système de micro célébrité pour tout le monde ».
Outils de cartographie et signaux faibles
Un autre intervenant, Nicolas Sanson, a émis l’idée que l’intuition n’est que la capacité de savoir relier des signaux faibles. Signaux faibles que l’on amasse d’autant plus facilement que l’on est connecté, et donc en réseau. Il en a conclu que l’intelligence EST dans les réseaux.
Olivier Nérot s’est livré à une pertinente comparaison des systèmes politiques en lien avec les systèmes d’échanges d’information. Des trois cartographie schématique présentées. il ressort que l’anarchie est un système qui « se repose » (ou qui provoque, comme on voudra) sur une absence d’échange structuré d’information. La hiérarchie s’épanouit avec un système organisé de manière pyramidale. Olivier a créé le néologisme xénoarchie ou xénarchie qui est un système d’organisation (et de gestion des informations) par l’autre ! Les informations que l’on obtient sont toujours issues de quelqu’un d’autre. Donc notre système d’information dépend des autres. A l’image de notre système social.
Vers la fin de ce colloque de cartographie 2.0, et ce sera ma conclusion. Il a été rappelé la citation de Darwin « Seul les êtres adaptés survivent », détourné malicieusement en « Seuls les êtres informés survivent ».
Bravo pour ce travail de Cartographie ! Ce fut un « carton » 😉
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