Quelles sont les exemples de pratiques de veille ? Voici un extrait de la thèse professionnelle de Jérôme Bondu, portant sur un « benchmarking des pratiques de l’intelligence économique » (voir ci-dessous les descriptions d’entreprises). Retrouvez les prestations d’Inter-Ligere : conseil en organisation de système de veille, formations en intelligence économique, et publications.
Exemples de pratiques de veille
Présentation des besoins de veille
Présentation générale de l’entreprise.
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Ce compte rendu correspond à la description du système de veille dans une branche d’activité d’un groupe qui réalise plus de 15 milliards d’euros de CA.
Cette branche d’activité compte plus de 20 000 employés.
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Culture de l’entreprise.
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Le partage des informations n’est pas spontané :
– L’intranet est le vecteur d’échange des informations pour l’entreprise et pour le groupe. Les bases Lotus (innombrables, car chacun peut en créer une avec l’aide de l’administrateur et personne ne regarde si une base équivalente n’existe pas déjà) sont migrées sur Intranet.
Une base Documentum sur Intranet est créée pour assurer une dynamique de gestion des connaissances, mais c’est encore une expérience pilote qui ne s’adresse pour l’instant qu’aux experts d’un métier.
– La culture de l’innovation est « poussée » par l’ingénieur brevet de l’entreprise, qui souhaite que les gens déposent spontanément, et qui lutte contre la culture du Not Invented Here (pas inventé ici).
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Environnement concurrentiel.
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Chaque grand acteur du domaine est bien implanté dans une zone géographique (malgré quelques exceptions).
Certains types de contrats sont autant du ressort de choix politiques, que de choix techniques.
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Présentation de l’interlocuteur
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Mon interlocuteur est chargé d’expérimenter une méthodologie de veille pour l’entreprise.
Si le projet est accepté, la mise en place de la veille devra donner lieu à une embauche, et il faudra au préalable résoudre le problème de la situation organisationnelle d’un tel poste, ainsi que le budget (deux sujets très sensibles en temps de réorganisation et de restriction des budgets).
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Présentation du système de veille général
Description du système de veille / IE
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Présentation du système de veille de l’entreprise.
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– origine, création
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Le poste tenu par mon interlocuteur a été créé en 2000.
Aucune structure n’existait auparavant, mais la veille se faisait quand même de façon informelle, au gré des besoins et des possibilités de chacun.
La veille avait été identifiée comme une activité nécessaire par le directeur de la recherche de l’entreprise, qui depuis a changé de poste ! L’entreprise fait figure de pilote au sein du groupe pour la mise en place de la veille.
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– objectifs
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Les objectifs ont été définis par 4 départements concernés par la veille : les départements marketing, recherche, développement, et marketing-achat.
Il s’agit de :
– Faire un état des lieux des technologies et des axes de R&D des concurrents (du ressort des départements : marketing, recherche, marketing-achat).
– Surveiller l’émergence des nouvelles technologies et leur impact sur les produits de l’entreprise (marketing).
– Anticiper les nouveaux entrants – les nouveaux concurrents (marketing).
– Parfaire la connaissance de l’environnement et de son évolution au niveau des normes, des réglementations, des programmes futurs nationaux et européens? (marketing).
– Rechercher des partenaires (recherche).
– Etudier les modes de financement (de l’Union européenne, du gouvernement américain?) et détecter les thèmes susceptibles d’être entendus (recherche, développement).
– Assurer un bon accès à l’information : sources formelles et informelles. Tout type d’information : technique, politique, financier? (recherche, développement, marketing achat).
– Réaliser des analyses concurrentielles et des études de marché mondiales (marketing, développement).
– Déterminer les besoins « actuels » et futurs concernant les fonctions achetées (marketing-achat).
– Connaître les besoins en fonctions achetées sur les projets, et programmes futurs (marketing-achat).
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– effectifs
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Une personne : mon interlocuteur.
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– organigramme de la veille
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Aucun.
Les sujets de veille sont déterminés à la direction du groupe. Par contre, les orientations scientifiques / techniques (au sein de ces sujets) sont du ressort de mon interlocuteur assisté des experts de l’entreprise.
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Soutien de la direction
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– implication de la direction
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L’activité de veille était soutenue par le directeur de la recherche de l’entreprise. Avec son départ et la réorganisation de l’entreprise, il n’y a plus de soutien.
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– détection des besoins
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La direction de l’entreprise donne les sujets de veille.
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– implication du personnel
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Oui, les experts (9 en tout) acceptent de participer au processus de veille et donnent de leur temps. Mais en contrepartie, ils reçoivent un certain nombre d’informations triées, et envoyées à fréquence régulière.
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– formations, sensibilisation du personnel
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Non.
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Structure
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– nombre et répartition des entités de veille
– domaines de veille
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Effectif : un veilleur.
Domaines de veille : Veille technologique, concurrents, produits ponctuelles, en dehors des sujets « de fond ».
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– coordination
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Présentation des différentes étapes du cycle de l’information
Soutien de la hiérarchie
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Détection des besoins ?
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Une analyse des métiers et des produits est réalisée. Il en découle un classement par importance stratégique des axes de surveillance.
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Collecte
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Les différentes sources utilisées :
– Revues, actes de colloques ?
– Base de donnée Dialog.
– Internet.
Concernant internet, les outils informatiques utilisés sont :
– des méta-moteurs, tous sont gratuits et en ligne.
– des agent de surveillance (E-catch).
– des outils spécialisés, dont Knowledgist qui fait de l’analyse sémantique (édité par Invention-Machine) et qui est en cours de test.
Selon le type de recherche l’importance des différentes sources varie.
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Traitement
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Un premier tri est effectué par mon interlocuteur, puis les informations sont envoyées à un groupe d’experts qui en étudient l’intérêt selon une grille de notation pré-établie.
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Diffusion
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Les informations importantes sont synthétisées dans une lettre d’information mensuelle. Des « roadmaps » et/ou dossiers de synthèse sont réalisés et mis à jour régulièrement.
La messagerie sert d’unique canal de transmission des informations.
Les informations sont diffusées par le veilleur, et transmises :
– aux experts,
– aux groupes de travail,
– aux chefs de service concernés,
– aux directeur(s) R&D.
Pour l’instant mon interlocuteur pousse l’information vers les experts, et le retour est informel. Ces derniers partagent l’information (entre eux et en présence du veilleur) de manière informelle en réunion mensuelle.
Pour qu’il y ait un véritable échange formel d’information, ce que souhaite mon interlocuteur, cela demanderait plus de moyens (support et base de donnée), et surtout que l’action « Veille » soit officialisée. Ce qui pour l’instant n’est pas le cas.
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Mémorisation / capitalisation
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Pour l’instant il n’y a pas d’outil particulier.
Documentum I-Team est prévu pour la fin de l’année.
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Réflexion sur la corrélation entre « besoins de veille » et « système de veille »
Indicateurs d’évaluation de la veille au niveau de l’entreprise
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Oui, il existe une grille de notation des informations et une matrice de valeur ajoutée associée.
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Points forts, et points faibles de l’organisation
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Points forts :
– Experts très impliqués.
– Méthode de travail simple.
Points faibles
– Métier non encore reconnu au niveau de la direction de l’entreprise.
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Corrélation entre besoins et système de veille
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La veille apporte un grand plus aux opérationnels qui ont une vision de ce qui se passe à l’extérieur. Elle apporte aussi le même niveau de connaissance aux décideurs (par le biais de la lettre mensuelle). Les programmes de R&D sont en effet proposés par les opérationnels, validés et budgétés par la direction du groupe sur des critères de concurrence, de risque, de marché etc?
La direction du groupe a un réseau d’information politique, et c’est par la politique que s’obtiennent des affaires. La veille groupe doit donc s’adapter à cette donnée. Il y a un réseau de 60 personnes (dans tous les pays où le groupe est présent) chargé de surveiller les marchés et l’activité des concurrents, et d’en informer la direction générale du groupe.
Par contre, une veille technologique doit être menée au sein des branches d’activités car au niveau technologique il y a une marge de progression.
Mon interlocuteur ne sait pas comment la veille est menée dans les autres branches du groupe, et a peu d’information sur ce qui est réalisé au niveau corporate.
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Autres exemples de pratiques de veille
Liens vers les descriptions des pratiques dans 23 entreprises
- Description de l’entreprise A
- Description de l’entreprise B.
- Description de l’entreprise C.
- Description de l’entreprise D.
- Description de l’entreprise E.
- Description de l’entreprise H.
- Description de l’entreprise I.
- Description de l’entreprise J.
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- Description de l’entreprise M.
- Description de l’entreprise N.
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Jérôme Bondu