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Intelligence Economique

Présentation du livre : L’art de la guerre économique

By 12 janvier 2025No Comments
art de la guerre économique

J’ai assisté à la présentation du livre « L’art de la guerre économique » par Christian Harbulot le 7 novembre 2024 à l’EGE (lire la note de lecture).

Avertissement : Ce compte rendu ne reflète pas mes idées, et encore moins celles des structures avec lesquelles je travaille. Les phrases entre guillemets sont reprises de la conférence.

L’art de la guerre économique

Christian Harbulot explique en introduction que l’École de guerre économique, l’EGE, a été créée parce qu’il y avait une nécessité. Et non pas un marché ! Cette nécessité était de pouvoir mesurer les interactions entre acteurs économiques dans de multiples conditions. Si les interactions sont bien connues en temps de paix et en temps de guerre, elles sont moins bien connues en temps de guerre économique et en temps d’économie de guerre. L’EGE intervient essentiellement sur le troisième volet.

D’autant que si les « machines de guerre » des pays occidentaux sont bien connues, elles le sont moins pour les pays asiatiques. Entre la machine de guerre britannique et la machine de guerre chinoise, il y a « un monde qui les sépare » explique Christian Harbulot. Les contextes et racines sont radicalement opposés. Deux exemples :
– Insularité pour l’Angleterre / continentalité pour la Chine.
– Libéralisme pour l’Angleterre / mutation d’un parti communiste qui réussit la greffe d’une économie de marché sous le contrôle d’un parti communiste, pour créer une économie de combat.
Ces différences semblent mal comprises.

Manque d’une culture générale de guerre économique

Christian Harbulot invite à la réflexion sur ces modèles de guerre économique. Il pense qu’il manque une vraie compréhension, voire une vraie culture au niveau des élites. Il multiplie les exemples durant sa conférence :
– Il pense que nous avons mal analysé la progression de la Chine. Nous avons cru au délitement de son appareil communiste, et à la facilité de pénétrer un marché considérable. Il faut réanalyser les menaces qui pèsent sur les démocraties face aux régimes autoritaires.
– Il y a un déficit de politique d’accroissement de puissance par l’économie. Il vante le modèle indien dans la création d’une politique de puissance dans le domaine de l’informatique. Il souligne que nous n’étudions pas assez cet exemple asiatique.
– Sur l’arc indopacifique, sous couvert de sécurité, il y a un volet offensif. Par exemple le Vietnam a un langage officiel et un langage officieux, dont l’analyse différenciée permet de mesurer son engagement.

Désarrois en France

– Selon Christian Harbulot, le système français se caractérise par une non-prise en compte au niveau stratégique, et un désarroi au niveau opérationnel.
– La politique d’accroissement de puissance par l’économie doit prendre le pas sur l’économie. L’économie mondiale devient une économique hybride.

Échos dans le monde militaire

Christian Harbulot explique qu’il a plus rapidement trouvé un écho dans le monde militaire que le monde civil :
– Le mot « combat » en France est très péjoratif, surtout dans le domaine civil. Cela passe pour être malsain.
– L’armée française a créé durant la Première Guerre mondiale un système de guerre économique. Mais cela a été « mis à la poubelle après le conflit ».
– Il rappelle une anecdote que lui a racontée Alain Gaigneron de Marolles. Alors que ce dernier était directeur du Renseignement du SDECE (ancienne DGSE) il avait ramené le plan stratégique d’un concurrent à un industriel français. À la stupeur du directeur du SDECE ce dernier lui a répondu in extenso « Que voulez-vous que j’en fasse ? »
– Christian Harbulot prend un malin plaisir à citer Mao par cœur. J’ai noté ce qui suit à la volée, mais l’extrait était plus long : « C’est une bonne chose d’être attaqué par l’ennemi, car cela prouve que nous avons créé une ligne de démarcation nette entre nous et l’ennemi ».
– Enfin, il regrette de ne pas avoir écrit sur la guerre subversive avec de Marolles. Le Centre de Recherche 451 vient combler ce manque. Le CR reprend la philosophie subversive de Mao avec les méthodologies du Service Action.

Si ce n’est pas encore fait, n’hésitez pas à lire la note de lecture : L’art de la guerre économique.

Jérôme Bondu

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