En faisant un peu de nettoyage sur mon PC, j’ai retrouvé cet article non publié ! Son contenu est encore d’actualité. Je vous le propose aujourd’hui.
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J’ai été invité aux 40 ans de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) au Sénat.
On connait tous la CNIL comme étant l’organisme qui aide -notamment – à la préservation de l’anonymat sur internet, à la protection des données personnelles, et à la préservation des libertés individuelles.
CNIL
Dans une allocution introductive, Gérard Larcher a rappelé l’action du Sénat dans la création de la CNIL. Sa présidente, Isabelle Falque-Pierrotin, a ensuite rappelé les objectifs de la structure, et un film -très bien fait- a été projeté en complément de son intervention.
J’ai assisté ensuite à la première table ronde, où se sont illustrés notamment Nicolas Arpagian et Alain Bensoussan.
On peut décerner une mention spéciale à ce dernier qui a fait une plaidoirie grand style ! Après avoir rappelé avec bienveillance l’importance de la CNIL, il a ensuite pointé du doigt les manques et incohérences de l’organisme. Le RGPD est d’actualité et il n’a pas manqué d’y faire référence avec une pointe – bien dosée – de cynisme. Il a expliqué que ce texte constitue, à certains égards, un recul par rapport aux protections qu’offre la législation française.
RGPD, une fausse bonne idée
À ce propos, un article des Echos avait, il y a quelques semaines, expliqué que ce règlement pouvait être une « fausse bonne idée » qui risquait de pénaliser les structures européennes les moins solides. Alors que les GAFAM seront parfaitement « compliance », beaucoup de structures européennes pourraient en effet être affectées par ce règlement. Si le RGPD sert les internautes européens, il pourrait aussi privilégier les mégastructures américaines. Rappelons pour mémoire que Google et Microsoft dépensent chacun 4,5 millions d’euros par an en lobbying. Le RGPD … ils l’ont vu venir de loin.
Et puisque nous parlons de la CNIL je termine ce billet sur le livre de Gilles Babinet « Big Data – penser l’homme et le monde autrement » que je viens de finir. L’auteur explique avoir écrit ce livre suite à une sortie de route mal contrôlée contre la CNIL : « Il faut fermer la Cnil, c’est un ennemi de la Nation ». Son livre est passionnant, et même s’il a été écrit en 2015 il reste un puissant révélateur des enjeux du monde numérique.
Entre défenseurs et détracteurs de la CNIL, se positionner n’est pas toujours très simple !
Jérôme Bondu
Pour aller plus loin :
- Compte rendu du Club IES : Comment protéger ses données personnelles ?
- Comment effacer des informations d’un moteur de recherche ?
- Compte rendu du Club IES : Le droit de l’internet et l’intelligence économique.
