J’ai lu « Les pays francophones dans la mondialisation : s’en sortir ensemble ? » de Wilfrid Bertile.
Avertissement : Cette note de lecture ne reflète pas mes idées, et encore moins celles des structures avec lesquelles je travaille, mais les idées de l’auteur. Les phrases entre guillemets sont issues du livre.
Francophones dans la mondialisation
Wilfrid Bertile est géographie et homme politique réunionnais. Il a été secrétaire général de la Commission de l’océan Indien. J’ai eu le plaisir de rencontrer Wilfrid Bertile lors d’un précédent déplacement à La Réunion.
Wilfrid Bertile fait un plaidoyer pour une Union francophone. Les pays francophones constituent une force, qui si elle était bien structurée, pourrait créer un espace de coprospérité et une autre forme de mondialisation.
Wilfrid Bertile a structuré son ouvrage autour de trois interrogations :
– Qui est concerné ? La réponse est l’espace francophone. L’auteur souligne que l’Organisation Internationale de la Francophonie a intégré des pays n’ayant pas d’intérêt dans la langue française, ce qui contribue à diminuer la cohésion et la partage des intérêts.
– Pour quoi faire ? Essentiellement pour promouvoir une mondialisation plus respectueuse de l’humain et de l’environnement. Mais aussi pour aider ses membres les plus démunis à s’en sortir.
– Avec quels moyens ? Wilfrid Bertile détaille de manière précise la gouvernance que pourrait avoir cette organisation. Il présente dans ce cadre un rappel intéressant de la construction de la francophonie.
Vision positive et vision réaliste
Wilfrid Bertile oscille entre un constat amer et un vif espoir. Ainsi le titre de la première partie est « Les pays francophones dans la mondialisation : entre marginalisation et déclassement ». Il y place néanmoins une sous-partie « Un espace qui compte : des atouts considérables ». Ceci est significatif d’une alternance entre une vision positive et une vision réaliste.
L’auteur prône un effort accru de la France. On lit par exemple « Par solidarité avec les pays frères en francophonie, La France, et les autres pays francophones de l’OCDE et l’Europe, dont la France œuvre à la construction, doivent leur transférer de la technologie, du savoir-faire ainsi que des investissements et mettre en œuvre de nouveaux rapports commerciaux Nord-Sud. C’est de leur intérêt que d’avoir des partenaires économiques du Sud stables et dynamiques. »
Mon intérêt pour la francophonie est ancien, pour preuve ces deux articles publiés en 2008 : Sphères d’influence & francophonie et Francophonie et Intelligence Économique : Les enjeux de la langue. Et j’ai eu le plaisir de participer au Festival de l’Intelligence économique francophone 2022 organisé par la Cavie à Tunis, dont voici un compte rendu informel. Et voici une présentation de l’ouvrage collectif « Doper la francophonie économique« .
« Les pays francophones dans la mondialisation : s’en sortir ensemble » est édité chez Le Cavalier Bleu en 2022.
Jérôme Bondu