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Intelligence Economique

CR : Intelligence économique et Internet

By 3 novembre 2007juin 14th, 2023No Comments
Mettre en place une veille pour une PME

Compte rendu de la réunion « Intelligence économique et Internet » du 13 juin 2002, animée par Louis Hauser et Frédéric Brunet. Réunion organisée en partenariat avec le CIEM – Cercle d’Intelligence Economique du MEDEF Paris. Compte rendu rédigé par Jérôme Bondu. Retrouvez les prestations d’Inter-Ligere en matière de formation en veille et de conseil en organisation de système d’intelligence économique.

Présentation des Intervenants (en 2002)

  • Louis Hauser est adjoint du président du MEDEF-PARIS , et créateur des Cercles d’Intelligence Economique du MEDEF (CIEM).
  • Frédéric Brunet est Président de la Commission informatique de la CCIP , et animateur de l’atelier n°5 du CIEM, consacré au thème « Intelligence Economique et Internet ».

Intelligence économique et Internet

Ancien directeur d’entreprise, Louis Hauser est de longue date sensibilisé à l’Intelligence Economique, et surtout aux questions de sécurité et de protection des informations. Actuellement adjoint du président du MEDEF-PARIS, il a créé récemment les Cercles d’Intelligence Economique du MEDEF (CIEM), et nous en a expliqué les objectifs et le fonctionnement.

Frédéric Brunet, directeur d’entreprise et spécialisé dans les questions informatiques, anime un des ateliers du CIEM consacré au thème : Intelligence Economique et Internet. Après nous avoir présenté les objectifs de son atelier, un débat a été mené sur l’apport et les risques de l’utilisation d’Internet dans une démarche d’intelligence économique.

D’autres réunions du Club IES porteront sur les autres thèmes traités dans les différents ateliers du CIEM.

1. Intervention de Louis Hauser

1.1. Appliquer les préceptes de l’intelligence économique

Notre invité a commencé sa présentation en rappelant l’importance des notions d’Intelligence Économique pour assurer la pérennité des entreprises. Il a illustré ses propos par des exemples issus de son expérience personnelle.

M. Hauser a été directeur d’une entreprise à forte valeur technologique. Des quarante entreprises qui travaillaient dans le même secteur, celle dont il a eu la direction est la seule encore en activité.
Cherchant les raisons de cette longévité, M. Hauser pense que le fait d’avoir implanté très tôt les préceptes de l’intelligence économique (qui bien sûr ne portait pas encore ce nom ) y a été pour beaucoup ; et notamment en matière de sécurité.

Politique de sécurité rigoureuse

Seule une politique de sécurité rigoureuse peut assurer la pérennité des entreprises. A ce propos, M. Hauser n’hésite pas à forcer le trait en disant que l’entreprise est en « danger permanent ». Citant un certain nombre de cas où l’entreprise peut se retrouver en situation de donner involontairement des renseignements à la concurrence, notre invité rappelle de manière très pratique et pragmatique que les visites des locaux doivent être organisées de manière très rigoureuse ; qu’il faut former les ingénieurs et experts de l’entreprise à ce qu’ils ne donnent pas d’informations trop précises lors de salons, colloques, ou à des clients. Là encore, n’hésitant pas à marquer les esprits, notre invité explique que les clients sont toujours de « faux amis ». En effet – illustre M. Hauser – quel client aurait des scrupules à donner des éléments à la concurrence pour comparer les offres ?

L’autre contribution importante de l’IE réside dans l’aide à la prise de décision. Car « la marche d’une entreprise est une prise de décision permanente », nous rappelle-t-il. Et cette prise de décision se fait en fonction de la photographie de la situation actuelle, et surtout de la projection de la situation actuelle dans l’avenir. L’IE est avant tout un outil pour éclairer les prises de décision.

1.2. Pourquoi avoir créé le CIEM ?

M. Hauser est initiateur des Cercles d’Intelligence Économique du MEDEF. A l’origine de cette création, il y a deux constats :

– Premièrement, M. Hauser se dit avoir toujours été frappé par le fossé entre les penseurs et les acteurs sur le terrain. L’Intelligence Économique n’échappe pas à la règle.
– Deuxièmement, ce sont les PME qui demain auront le plus besoin d’Intelligence Économique. Car les grandes entreprises en font déjà, et vont obliger leurs sous-traitants à en faire. Pratiquer l’IE, affirme M. Hauser, est en effet un gage de pérennité. Gage que les grandes entreprises ne vont pas tarder à exiger, tout comme elles exigent aujourd’hui de leurs sous-traitant des preuves de solidité financière.

Partant de ces deux constats, M. Hauser a voulu faire ?uvre de vulgarisation de l’IE à l’usage des PME. Six ateliers ont été lancés sur six thèmes différents. Chacun donnera lieu à la publication d’un document écrit qui recensera à l’usage des PDG de PME, de manière concrète et pragmatique, les bonnes pratiques à mettre en œuvre.

Les différents thèmes sont :

  • L’intégration de la fonction IE dans l’entreprise
  • L’IE au service de la stratégie d’entreprise
  • L’Intelligence économique et les nouveaux risques
  • L’Intelligence économique et positionnement concurrentiel
  • L’IE et Internet
  • Suivis juridique, réglementaire et politique.

2. Intervention de M. Frédéric Brunet

Rappel de l’importance de la fonction IE : M. Brunet, lui-même directeur d’entreprise, commence par rappeler l’importance de la fonction IE. Et outre les principes de sécurité et d’aide à la décision précédemment évoqués par M. Hauser, M. Brunet met l’accent sur l’importance de la recherche d’information. Une entreprise se pilote ? dit-il ? un peu comme on pilote un avion. Sans un flux régulier et fiable d’information, la chute est inévitable.

Quel place Internet doit occuper ?

Justement, Internet est devenu un média privilégié pour obtenir des informations. A tel point que l’on pense souvent pouvoir tout trouver sur Internet. Qu’en est-il réellement ?

– Peut-on se passer d’autres sources qu’Internet ?
– Faut-il utiliser des outils sophistiqués de collecte d’information sur Internet ?
– Faut-il avoir une méthode spécifique ?
– Quels sont les risques ? Comment se protéger ?

Ce sont ces questions qui sont débattues dans l’Atelier numéro 5, dont M. Frédéric Brunet est l’animateur, et qui vont être l’objet du débat de ce soir.

3. Débat

Le débat a abordé de nombreux points, qu’il est difficile ici de synthétiser. Voici néanmoins ci-dessous, quelques extraits (dont la plupart sont issus de la contribution écrite de Sylvie Lherbet).

3.1. Peut t’on se passer d’autres sources qu’Internet ?

Première constatation, Internet a une situation particulière : c’est avant tout un média (un outil) pour consulter l’information. Mais parallèlement des informations sont spécifiquement créées pour ce média et ne sont disponibles que sur ce dernier (sites webs, ?).

Il y a une tendance à conférer à Internet des possibilités illimitées. Tout n’y est-il pas disponible ? La réponse semble être négative. Internet est un outil plus ou moins utile selon le sujet, le contexte, les délais, les autres outils dont on dispose. Et d’autres sources existent dans l’entreprise même. Les connaissances explicites des collaborateurs d’une entreprise, pour ne citer que cet exemple, n’y sont pas répertoriées.

L’information sur internet n’est pas gratuite

Autre croyance tenace, l’information y est gratuite. C’est un leurre. Comme tout produit, l’information a un coût. Même si beaucoup d’informations gratuites sont disponibles sur Internet, il faut prendre en compte les coûts d’obtention (abonnement aux bases de données, coûts de connexion, coûts humains) et surtout de validation des informations. Ces coûts cachés peuvent avoir un impact financier important sur l’entreprise.

3.2. Faut t’il utiliser des outils sophistiqués de collecte d’information sur Internet ?

Une première étape consiste d’abord à apprendre à bien maîtriser les outils gratuits (moteurs de recherche, méta moteurs, ?) et à en surveiller les évolutions. Pour ne citer qu’un exemple, un moteur comme kartoo, se comporte très différemment selon que pour un même sujet il est interrogé avec 2 mots-clés discriminants juxtaposés ou d’autres mots-clés pertinents associés dans une équation booléenne avec parenthésage, etc. Savoir jongler avec 3 ou 4 moteurs gratuits dont on a l’habitude, en fonction de ses problématiques propres résout déjà pas mal de problèmes de recherche d’information.

Si l’utilisation de ces outils ne donne pas de résultats assez satisfaisants, on peut alors se tourner vers des outils spécifiques (payant) de recherche d’information. En France, quelques entreprises proposent de tels outils à base de technologie statistiques, sémantiques ou linguistiques. Les coûts d’achat, de prise en main et de maintenance peuvent se révéler très élevés et sont donc hors de portée d’une PME.

Acheter les meilleurs « briques » de différents outils

Il ressort de différentes études sur le sujet que chaque outil intégré de gestion des informations, a un point fort particulier (tantôt au niveau de la collecte, de l’analyse, de la cartographie des informations). Une solution pratiquée par quelques grands comptes consiste à acheter les meilleurs « briques » de différents outils pour les coupler entre elles. On obtient ainsi un outil hybride, « assemblé maison » qui répondra aux besoins spécifique de l’entreprise.

Pour plus d’informations sur les outils, on pourra se référer utilement au site spécialisé : http://www.agentland.com/ .

3.3. Faut-il avoir une méthode spécifique ?

Assurément ! Les outils (outils manuels s’entend) ne sont que le prolongement de la main. Il en va de même pour les outils comme Internet qui ne sont que le prolongement de ce que l’on veut en faire.

Pour une démarche d’intelligence économique, la construction d’un plan de recherche est nécessaire. Plan qui pourra être construit selon un schéma heuristique en fonction de la connaissance préalable que l’on aura du sujet, et de la maïeutique que l’on aura faite avec le demandeur.

Analyse des informations

En outre, l’utilisation d’Internet ne dispense pas, bien au contraire, de l’analyse des informations recueillies. Or c’est dans l’analyse des informations que se situe la valeur ajoutée d’une étude d’intelligence économique.

Enfin, dans la mesure où la recherche d’information est sous-traitée (où le demandeur n’est pas celui qui va chercher les informations) avoir une méthode claire et rigoureuse est encore plus nécessaire. Cela nécessite une entente entre le demandeur et le chercheur sur la forme sous laquelle les résultats seront rendus (oral, écrit, schéma, cartographie, langue de travail, délai, ?). Et de s’entendre sur le niveau d’analyse qui sera fait.

3.4. Quels sont les risques ? Comment se protéger ?

Les risques sont réels. Rien de ce qui se fait sur Internet n’est vraiment à l’abri d’outils de recherche perfectionnés. Toute recherche d’information laisse des traces, et dévoile les intentions de celui qui l’entreprend.

Une panoplie de solutions est envisageable pour se protéger, de la simple à la plus sophistiquée :

  • Utiliser des pseudonymes
  • Avoir un ordinateur déconnecté du réseau d’entreprise
  • Commanditer ses recherches à des courtiers en information
  • Avoir un firewall qui ne permet pas d’identifier une adresse personnelle d’un individu au sein d’une organisation.

Cette réunion Intelligence économique et Internet était passionnante.

Jérôme Bondu

Retrouvez les prestations d’Inter-Ligere en matière de formation en veille et de conseil en organisation de système d’intelligence économique.

Lire d’autres comptes rendus du CIEM :

[Mise à jour 2022 : Il ne reste pas grand chose des réunions du CIEM du Medef Paris. Voici le lien vers une page d’Archive.org qui présente le CIEM].

Jérôme Bondu

 

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