J’ai lu et beaucoup apprécié le livre « Votre cerveau vous joue des tours » de Albert Moukheiber. Voici la suite de ma note de lecture (Lire la première partie).
La boite à outils pour plus de flexibilité mentale
Il n’y a pas de formule miracle pour se débarrasser de nos biais cognitifs. Il faut adopter un raisonnement analytique et mettre en place un contrôle métacognitif. Albert Moukheiber explique : « Nous n’avons pas de prise immédiate sur nos pensées premières, trop rapides et automatiques, mais il est possible d’agir sur les métacognitions. Ce contrôle métacognitif a pour but de délégitimer nos pensées automatiques néfastes ».
L’auteur complète sa présentation avec des conseils opérationnels :
– Se méfier d’un argument ad hominen qui prendrait à parti une personne.
– Se méfier des arguments d’autorité.
– Repérer les fausses analogies.
– Ne pas céder à l’appel de l’émotion.
– Privilégier la preuve scientifique à la preuve anecdotique.
– Éviter les fausses équivalences.
Impact des médias sociaux
Albert Moukheiber rappelle que les infox circulent six fois plus vites que les informations véridiques (selon une étude de Sinan Aral), car elles ont comme caractéristiques :
– La simplicité.
– Le caractère spectaculaire.
– La génération d’une émotion forte (comme le dégout ou la surprise).
Selon lui, la lutte de Google ou de Facebook contre les infox est peine perdue : « le vecteur de contamination peut-il être en même temps le remède ? » Ou pour reprendre une citation d’Einstein : « Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’il faut espérer les résoudre »
Conclusion d’Albert Moukheiber
En conclusion de son ouvrage, il craint que la mécanique mise en place par les géants du numérique conduise « à une communautarisation de la société, avec le risque de déchirer le tissu social ». Plus loin il explique « Pour reconstituer un espace démocratique, il faut préserver et développer notre socle commun de réalité, et le meilleur outil pour le faire est le doute, un doute constructif tourné vers soi, et non un doute accusateur tourné vers les autres ». Mais le doute est une arme à double tranchant. Il souligne qu’il faut un doute nuancé et non binaire. Il faut cultiver un raisonnement critique !
En fin d’ouvrage un glossaire présente les biais les plus fréquents.
Au final, c’est un très bon livre d’initiation aux biais cognitifs. Je recommande.
Références complémentaires sur l’esprit critique
J’organise une conférence dans le cadre du Club IES sur l’esprit critique ! Lundi 16 janvier 2023 à 17h30 à Paris. Inscription gratuite.
N’hésitez pas aussi à consulter nos formations spécialisées :
A1 – Formation sur les techniques d’analyse.
A2- Formation Benchmarking concurrentiel et de réputation numérique.
Enfin, voici quelques notes de lectures sur l’esprit critique :
- La démocratie des crédules de Gérald Bronner – biais cognitifs.
- Apocalypse cognitive, de Gérald Bronner. Billet 1 sur 2.
- Le bug humain, de Sébastien Bohler.
- Très bon livre sur la désinformation, d’Emmanuel Ostian.
- Servitudes virtuelles de Jean-Gabriel Ganascia (1/2).
- La fabrique du crétin digital, de Michel Desmurget.
- Influence et manipulation de Robert Cialdini 1/2
Jérôme Bondu
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