Les professionnels de l’intelligence économique peuvent avoir des parcours inattendus. Pour preuve, voici deux articles passionnants :
Liaisons entre intelligence économique et renseignement
Le premier, illustre un certain type de liaisons entre professionnels de l’intelligence économique, structures étatiques de renseignement et Agents Privés de Recherche. Un article du Point intitulé « Voyage au pays des barbouzes : les extraits » présente les filatures qu’à mené Patrick Baptendier, pour le compte de KROLL ou de GEOS, en lien avec la DST. On y trouve des grands noms, des petites histoires, … C’est passionnant. Article de Jean-Michel Décugis, Christophe Labbé et Olivia Recasens publié le 03/06/2008 sur Le Point.fr. Extraits du livre « Allez-y, on vous couvre ! » de Patrick Baptendier
Il est clair que cet article vient pour illustrer les cas récents, dont la presse s’est fait largement les échos, de complicité entre privés (professionnels de l’IE, officines, APR) et services publics (Gendarmerie, DST, …). Il montre ce qui est certainement une des facettes de l’affaire : la DST donne des coups de main ponctuels à certaines officines en échange d’un état des lieux précis de leurs investigations (qui ils surveillent et pour le compte de qui).
Professionnels de l’intelligence économique et éthique
Le second article s’intitule Le dernier de la » Force noire « écrit par Philippe Bernard, Journaliste au Monde. Cet article nous mène sur une tout autre piste, celle qui part de la brousse et qui a été empruntée par les tirailleurs Sénégalais de la Grande Guerre. Le 10 novembre 1998, la veille de la commémoration de l’armistice, s’est éteint celui était certainement le dernier tirailleur Sénégalais. Un article publié dans le Monde rappelle son histoire. Dans la bouche ce vieil homme abîmé, surgissent des phrases qui semblent venu d’un autre âge.
De retour dans son village après cette boucherie européenne, voilà comment il a expliqué aux siens, indifférents, son aventure « Je suis parti faire la guerre en brousse. Si je voyais quelqu’un, je devais le tuer. » Avant de partir dans les tranchés, il n’avait pratiquement jamais rencontrés de Français, mais ces » Blancs » avaient le prestige d’avoir réduit l’esclavage : les Français « voulaient interdire l’esclavage » et menaient bataille « contre les Maures qui vendaient pour vingt centimes des Bambaras ou des Wolofs de la génération de son père« .
Il s’est engagé pour remplacer le fils d’un parent emprisonné : « Pour lui faire honneur, j’ai pris la place de son fils, et il a été libéré, explique-t-il. C’était mon devoir, et je l’ai accompli« .
Christophe Stalla-Bourdillon
Dans cette histoire, on retrouve un professionnel de l’intelligence économique ! Christophe Stalla-Bourdillon va aider à la réalisation de ce qu’aurait certainement aimé ce « héros » de la grande guerre, blessé plusieurs fois : construire une route pour désenclaver son village de Thiowor. M. Stalla-Bourdillon va participer à une opération de mécénat humanitaire pour construire la piste. Je rappelle que Christophe Stalla-Bourdillon était intervenu au Club IES pour nous parler d’éthique, d’honnêteté et de droiture morale.
Pour en savoir plus sur Christophe Stalla-Bourdillon, voir quelques références :
- 5 articles sur « Mondialisation et émergence des Puissances Privées«
- Interview sur la corruption.
- Interview sur le libre échange.
- Conférence sur l’éthique.
Les pistes de l’intelligence économique sont des auberges espagnoles. Les professionnels de l’intelligence économique y trouvent ce qu’ils y cherchent.
Jérôme Bondu