Les enjeux de la gouvernance compétitive dans l’IE
Serge Perrine a fait une présentation intéressant mardi 23 octobre au sein du GCIC, sur l’ouvrage qu’il a dirigé dans le cadre de l’INHES * « Intelligence économique et gouvernance compétitive ».
Présentation de l’intervenant :
Serge Perrine, X et Sup Télécom Paris est Docteur en Mathématiques de l’université de Metz, et titulaire d’un DEA d’histoire de droit de l’université Nancy 2. Il a mené une carrière alternant des activités administratives, de recherche, et opérationnelles. Il est actuellement secrétaire du conseil scientifique de France Telecom.
L’ouvrage qu’il a coordonné se présente en trois parties :
– La première partie met l’accent sur l’État stratège et partenaire. Elle souligne le rôle important joué par les institutions telles que le ministère de l’Intérieur, la DST ou les RG (NB : l’ouvrage est paru avant les mouvements de rapprochement de ces entités).
– La deuxième partie porte sur le caractère polymorphe de l’IE. Elle aborde les aspects normatif, juridique et économique de l’IE. Ce qui est tout à fait en phase avec le colloque organisé le lendemain par l’IFIE et l’ACFCI (et qui fera l’objet d’un prochain post).
– La troisième partie présente cette discipline comme un outil essentiel de la gouvernance politique.
Ont contribué à cet ouvrage des plumes prestigieuses (j’ai noté à la volée les contributions de MM. Besson, Pautrat, Pepin, Picard, qui sont intervenus au Club IES).
Parmi les éléments de la présentation de M. Perrine, j’ai noté ces quelques points :
D’abord cette digression historique, où il a rappelé que la réflexion sur la mesure de la valeur de l’information n’est pas récente, et remonte aux années 50 (Kenneth Arrow, Machlup, Georges Stigler, ?).
– Le problème du calcul de cette valeur est plus que complexe. Les paramètres sont multiples. Il en a illustré notamment un, de manière simple et très parlante, avec le cas de figure suivant : « La première fois que l’on donne une information importante à quelqu’un, cela a de la valeur. Si une autre personne la donne une seconde fois, cela n’en a plus ». Pourtant il s’agit de la même information? Il n’y a donc pas de valeur intrinsèque aux informations. Une analyse de la valeur ne peut se faire sans une approche globale.
– Serge Perrine a aussi insisté sur le fait que l’économie de la connaissance reste à construire, et à comprendre. Mais que cela ne doit pas nous empêcher de se l’approprier. Il a eu là encore l’image juste en rappelant que « l’on n’a pas attendu Newton pour tirer profit des lois de la mécanique que nous ne comprenions pas alors ».
– Au niveau normatif, il a insisté sur la « soft law » qui n’impose rien en frontal, mais n’en modifie pas moins fortement l’accès aux marchés.
– Dans le cadre de l’adaptation de l’IE aux PME, il a réduit l’écart entre grande et petites entreprises, on rappelant que le processus « de se poser des bonnes questions » est le même quelque soit la taille de la société.
Conclusion
Enfin, Serge Perrine a conclu par cette citation lourde de sens « tout dirigeant est responsable de ce qu’il choisi d’ignorer ». Les hauts responsables administratifs en France, en tout cas, ne pourront pas ignorer ce riche ouvrage, car l’INHES a fait une large diffusion et leur en a envoyé un exemplaire !!
Jérôme Bondu
A lire aussi :
- CR : La gouvernance de l’information – Conférence de Christophe Binot
- CR : AG Synfie – Intelligence économique enjeux et perspectives
* Institut national des hautes études de sécurité (INHES) – ex IHESI
Ouvrage édité à La documentation Française ? 2006
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