Acteurs de la lutte anti-contrefaçon
Je vous recommande de jeter un oeil sur cette très belle carte (heuristique et interactive) des acteurs de la lutte anti-contrefaçon, éditée par Contrefaçon Riposte (carte réalisée avec MindMaster). C’est un beau travail.
Sur le thème de la lutte anti-contrefaçon
Lors d’une interview, Christophe Stalla-Bourdillon a expliqué le concept de légitime défense économique. On peut lire dans la Revue Défense Nationale l’extrait ci-dessous : « Avec la mondialisation et l’émergence de nouveaux géants étatiques qui ont su s’arracher au sous-développement (Chine, Inde, Brésil…), on assiste à la naissance de véritables puissances privées, de taille mondiale, capables désormais de contourner, voire de contester les États-Nations (Transnationales, fonds financiers, « multinationales du crime », acteurs de la contrefaçon, milliardaires…). De « policée », la concurrence mondiale est devenue âpre, brutale, exacerbée ; les entreprises sont de plus en plus souvent victimes d’attaques illégales. Il est légitime qu’elles puissent se défendre. N’est-il pas temps de leur fournir les moyens juridiques pour ce faire ? La légitime défense économique (LDE) pourrait-elle être une solution ? »
Intelligence des risques
Bernard Besson et Jean-Claude Possin ont travaillé sur un panorama des risques. Ils en tirent quatre familles, dont la troisième est intitulé sûreté. Dans cette partie, ils intègrent des menaces liées aux malveillances humaines. Agressions physiques, racket, contrefaçon, blanchiment d’argent, intrusions dans les systèmes informatiques, fraudes, abus de biens sociaux, abus de confiance, escroqueries, trafic d’influence, détournements, vols, déstabilisation, terrorisme, piratages, espionnage, emprise sectaire et mafieuse constituent le champs la sûreté.
La valorisation et protection des savoir-faire est l’affaire de tous
Dans une interview pour l’Institut Sage en 2013, on trouvera ce passage dans lequel je parle de contrefaçon (lire l’interview complète) :
Question : Dans les médias, les affaires d’espionnage économique concernent essentiellement de grands groupes ou bien de jeunes entreprises à la pointe de l’innovation. Est-ce à dire, Jérôme Bondu, comme spécialiste dans la veille et l’intelligence économique, qu’artisans, TPE et PME sont à l’abri à cause de leur taille et de leurs activités ?
Réponse de Jérôme Bondu : Aucune entreprise n’est à l’abri quelle que soit sa taille ou la nature et la géographie de son activité. Beaucoup de pays émergents, par exemple, désirent faire monter en gamme leurs économies pour satisfaire une forte demande intérieure de leur classe moyenne en expansion rapide ou se positionner sur les marchés mondiaux en misant sur davantage de valeur ajoutée. Les savoir-faire des entreprises françaises intéressent sans besoin d’aller dans les domaines pointus. Des exemples de collecte ou de vols d’informations existent dans les domaines de la boulangerie, de la haute-couture, du textile ou encore de l’horticulture. Dans ce dernier secteur, un exploitant français a affirmé s’être fait dérober des éléments servant à fabriquer des roses et a intenté une action en justice pour contrefaçon. Dans le domaine de la haute-couture, un professeur a remarqué que ses cours étaient essentiellement suivis par des étudiantes chinoises. Quant à la confection textile, une PME auvergnate a failli disparaître suite à une affaire d’espionnage industriel au profit de sociétés asiatiques. Quel que soit le domaine, il y aura toujours des structures intéressées à capturer un savoir faire.
Retrouvez également ici la conférence de Nicolas De Rycke sur le thème « Contrefaçon, contentieux et fraude ».
Jérôme Bondu