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Réseaux humains

Fable numérique : Internet, le Corbeau et le Renard

By 14 décembre 2009mai 31st, 2022No Comments
Variation sur une fable numérique

Pour faire suite au billet précédent sur les gazouillements de Twitter, une référence comme « Le Corbeau et le Renard » de Jean de la Fontaine semble plus qu’incontournable ! Je me suis permis quelques adaptations… pour écrire cette fable numérique.

Le Renard est joué ici par « Maître Facebook ». Mais selon vos goûts, il peut être vu sous les traits de Google (première régie publicitaire mondiale), de Twitter, … ou d’autres outils sociaux du web 2.0.

Cela n’empêche pas -bien sûr- que ces outils soient très utiles, malgré les critiques que cette fable actuelle met en valeur. L’important, est de les maîtriser, plus qu’ils ne vous maîtrisent !

Fable numérique de Facebook et de l’internaute

Maître Internaute, sur son clavier perché,
Tenait en son bec un message.
Maître Facebook, par la pub alléchée,
Lui tint à peu près ce langage :

« Hé ! bonjour, Monsieur l’internau(te).
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre message
Se rapporte à votre entourage,

Vous êtes le nouveau Loïc Le Meur du web deux point zéro.  »
A ces mots l’internaute se voit déjà starisé;
Et pour montrer sa dextérité,
Il se créé un profil, et diffuse son message et ses données perso.

Facebook s’en saisit, et dit : « Mon bon facebookeur,
Apprenez que tout réseauteur

Vit aux dépens de la plateforme utilisée,
Cette leçon vaut bien vos chères données personnelles, si prisées »
L’internaute, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

Jérôme Bondu

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Pour mémoire voici la version originale de la fable du Corbeau et du renard

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
« Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.  »
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.  »
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.


Source image : J.J. Grandville. Illustrations des Fables de La Fontaine. 1838-1840. Publié sous license CC-BY-SA.

Voir d’autres fables, sources inépuisables de sagesse.

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